vendredi 19 mars 2010
Ils n'ont sans doute pas trouvé le chemin
Il n'y a pas d'ami.
Il n'y en a jamais eu.
Ce qu'il y a à la place de cette chose qui est sensée être là, c'est le vide. Un vide impalpable.
On nous fait croire que l'on a des amis ou que l'on peut en avoir au cours de notre existence, on nous saoule, on nous alcoolise avec nos futurs amis qui nous aideront à combattre toutes les difficultés de la vie – ces mêmes difficultés dont on nous assène sans la moindre pitié. À quoi bon avoir de la pitié? Si ça n'est encore le cas, si nous n'avons pas encore ces précieuses compagnies et bien, ils nous le promettent, bientôt nous aurons des amis. Des vrais. Des amis à ne plus savoir qu'en faire, et qui nous aideront, chacun d'eux, à relever la tête et à mener le combat dont, ils nous le promettent encore, nous sortirons victorieux. Ces amis dont ils nous parlent tant et tant qu'ils se permettent envers nous toutes les cruautés, comme s'ils étaient déjà là, ces amis qui sont l'excuse de toutes les souffrances subit par nous, victimes des dieux élégiaques, ces amis ne sont jamais venus.
J'ai pourtant attendu longtemps. Aussi longtemps que j'ai pu.
Un moment, même, j'ai tendu le bras dans l'aire, pensant pouvoir attraper un ami en route vers un autre endroit qu'ici... J'ai même tendu le bras. Comme un salut. Et j'ai attendu quelques temps, le bras tendu devant moi, ou à coté. J'ai attendu. Et sur l'autre côté. Et j'ai attendu encore.
Et puis j'ai réalisé en tendant ce bras qu'il n'y avait personne autour de moi. Personne, et pas d'ami.
J'ai réalisé qu'il n'en viendra pas. J'ai réalisé qu'il n'est pas inéluctable de finir à deux, ou très bien entouré, comme ces gens dont on nous parle depuis notre enfance.
Il est possible, oui, que nous soyons véritablement seuls. Chacun, attendant ses amis, et chacun désemparé par le mensonge qui vient de nous sauter aux yeux.
Nous avons tous entendu cette petite phrase un jour, se loger au coin de notre tête. Cette phrase qui ne voulait rien dire. Cette petite phrase qu'il nous étonne de ressortir aujourd'hui et qui pourtant résume tout. Tout: " nous sommes tous seuls au monde."
C'est à peine croyable.
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