Il y a des enfants qui pensent, eux, que le monde, passé un certain âge, devient moche et terrible.
Terrible surtout.
Si bien qu'ils ont peur de grandir.
J'en connais. J'en connais au moins un.
Son regard m'offrait de partager ses craintes lorsqu'il regardait le spectacle du monde.
Peu a importé de savoir combien d'enfants seraient présents pour le doux Concerto de la Folie en incompréhensible Majeur. Peu a importé au monde de savoir combien ne comprendrait pas. Peu a importé de savoir combien, malheureux qu'ils ont été, combien d'enfants on, eux, parfaitement compris ce qu'il se passait.
Peu a importé aux gens, qu'on ne peut appeler ainsi que parce qu'ils ne sont plus des enfants, peu leur a importé de voir leurs propres enfants préférer la mort que l'oubli.
Comme ces petites pensées solitaires qui sont dans nos têtes, qui fuient notre intellect, et qui donnent un goût amer à tous le reste de notre existence. Comme ces petites pensées qui fuient pour ne pas être oubliées et dont le goût n'est autre que la réminiscence de ces mêmes petites idées qui rejaillissent de temps à autre dans notre mémoire consciente.
De temps à autre on se souvient.
De temps à autre on se rappelle nos belles pensées.
De temps à autre on se met à pleurer. Pleurer parce qu'on est plus l'enfant qu'on était, et que, encore aujourd'hui, des fois on préférerait la mort que d'avoir eu à grandir.
Ce qui c'est passé n'est pas un hasard, semble-t-il. Ce qui s'est passé devait se passer, peut-être, parce que nous pouvons tous, à notre façon, justifier ce qu'ils ont fait, et parce que nous aurions tous pû être à leur place un moment ou un autre.
Plus de sept cent mille enfants aux quatre coin du monde, une même longue nuit ont refusés d'oublier.
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