vendredi 19 mars 2010

Voilà pourquoi les enfants n'aiment pas grandir

Entre incompréhension et désillusion, voilà où se situent les impressions d'Elisabeth.
Elle s'est arrêtée d'évoluer l'espace d'un instant car elle essaie de comprendre.

Un brouillard d'idées parfaitement révolutionnaire est sur le point de jaillir de son cerveau sans pour autant qu'elle puisse les utiliser encore.

Elle sent un monde de ressentiments voir le jour. Un monde dont elle ignorait tout jusqu'à maintenant. Et si elle n'a pas encore la faculté de savoir que toutes ces nouvelles idées avec lesquelles on change un monde la suivront toute sa vie, elle peut dès à présent percevoir un goût étrange. Elle commence à percevoir inconsciemment qu'il se passe quelque chose dans sa tête. Une saveur semble gagner toutes les idées qu'elle a logé en elle depuis la nuit des temps, depuis son propre commencement.

L'encre a une odeur bizarre. L'encre qui écrit sur la feuille ce que personne ne pourra plus jamais effacer a cette odeur caractéristique que l'on n'oublie jamais après l'avoir senti une fois.

C'est l'odeur qu'il y a dans la tête
d'Elisabeth alors qu'elle regarde la voiture s'en aller. Et on sait tous que se goût a des pouvoirs étrange tout le reste de notre vie.

Elle suggère à son corps de répondre, tente de protester contre ces choses qui ne devraient exister, contre cette voiture qui s'en va, contre les gens et contre sa mère.
Mais son corps refuse. Comme s'il s'en moquait. Comme s'il était déjà adulte, lui.
Il lui vint une sorte d'impression curieuse.

La révolte.

La révolte de sa tête contre son propre corps - ce goût, également, on ne l'oublie jamais.
...Et contre sa mère, aussi.

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